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Une coupure, une écorchure, une brûlure, de l’acné ou encore une intervention chirurgicale sont autant d’éléments qui peuvent être à l’origine de l’apparition de cicatrices sur la peau. Ils entraînent en effet des lésions cutanées qui, si elles ne se réparent pas dans de bonnes conditions, peuvent laisser des marques plus ou moins visibles et disgracieuses pouvant être sources de complexes. La cicatrisation est un phénomène biologique naturel qui naît de la réaction de la peau face à une plaie, qu’elle soit superficielle ou plus étendue. L’épiderme fragilisé possède ainsi la capacité de se réparer et se régénérer lui-même. Toutefois, la cicatrisation ne se fait pas de la même manière et à la même vitesse pour tous les individus et dépend également de facteurs variables. Pour s’assurer de bien cicatriser une plaie, il est nécessaire de bien comprendre ce mécanisme et de suivre certains principes de base. Plusieurs méthodes permettent également d’accélérer la cicatrisation. MaPara Tunisie vous explique les différentes étapes du processus de cicatrisation, rappelle les règles à suivre et les produits à privilégier pour cicatriser dans les meilleures conditions.
Le processus de cicatrisation
Avant de s’intéresser aux méthodes pour bien cicatriser, il est important de se pencher sur le mécanisme en lui-même et d’en expliquer les différentes étapes ainsi que les complications qui peuvent se manifester.
Les différents types de lésions
Toutes les plaies ne se ressemblent pas et ne cicatrisent donc pas de la même façon. On distingue par exemple les plaies aiguës d’une part et les plaies chroniques d’autre part. Les plaies aiguës sont dues à un agent traumatique et surviennent sur une peau saine. La cicatrisation se déroule normalement lorsque le tissu est bien vascularisé mais peut être ralentie par une infection. A l’inverse, les plaies chroniques apparaissent sur une peau qui a déjà cicatrisé. Elles peuvent être liées à une mauvaise liaison entre l’épiderme et le derme ou à des anomalies au niveau des vaisseaux sanguins.
Il faut ensuite faire la distinction entre les lésions suintantes et les lésions non suintantes. Les lésions suintantes comme les ampoules par exemple présentent un risque de macération et d’infection et doivent donc être bien soignées pour que la cicatrisation soit satisfaisante. Les lésions non suintantes peuvent être d’une étendue superficielle à majeure et demandent davantage d’hydratation et de nutrition pour bien cicatriser. C’est le cas par exemple des points de suture, des coupures, des tatouages, des brûlures ou des actes esthétiques comme le laser, l’épilation définitive ou le peeling.
Les trois phases de cicatrisation
Le processus de cicatrisation se déroule en trois phases successives dont la durée dépend de plusieurs facteurs : qualité de la peau avant la lésion, état et localisation de la plaie, présence ou non d’une infection. Chaque phase de la cicatrisation correspond à une activité cellulaire précise et peut être influencée par de nombreux éléments extérieurs.
Pour chaque type de plaie, la cicatrisation commence par la phase de détersion. Immédiatement après le traumatisme, les vaisseaux sanguins et lymphatiques libèrent des sécrétions à la surface de la plaie. L’exsudation intervient environ dix minutes après pour assurer la détersion de la plaie c’est-à-dire l’évacuation des éléments contaminants, des tissus nécrosés et des corps étrangers. Lors de cette première phase, les macrophages (cellules issues des globules blancs) stimulent la production de fibroblastes qui joueront ensuite un rôle important dans la suite du processus de cicatrisation.
La phase de bourgeonnement commence environ quatre jours après l’apparition de la lésion. Cette deuxième phase va permettre de combler la plaie et de créer un nouveau tissu : le tissu de granulation. Ce sont les fibroblastes qui interviennent en produisant la matière qui servira de matrice aux futures fibres de collagène. Progressivement, les fibres se rassemblent et s’unissent pour former le tissu définitif destiné à combler la plaie.
La dernière phase est l’épithélialisation. Elle se déroule généralement entre le 6e et le 10e jour après la blessure et se manifeste par la maturation des fibres de collagène et la rétractation de la plaie. Le tissu de granulation devient plus ferme et se transforme en tissu cicatriciel, ce qui marque la fin du processus de cicatrisation.
Les problèmes de cicatrisation
Le processus peut être ralenti par des éléments néfastes qui empêchent finalement de bien cicatriser. Les carences en albumine, fer, vitamine C ou zinc sont par exemple problématiques, car elles limitent l’apport d’éléments essentiels à la cicatrisation. Certains troubles de la vascularisation et de la circulation induits par l’obésité, le diabète ou le tabagisme rendent plus difficile le bon déroulement de la cicatrisation. La prise de médicaments immunosuppresseurs ou de corticoïdes constitue également un frein au processus, tout comme un âge avancé ou un stress important.
Le processus de cicatrisation peut également voir apparaître des complications comme un abcès : la cicatrice devient rouge et douloureuse et peut s’accompagner d’une fièvre, signe d’une surinfection bactérienne, et de pus. Lorsque la cicatrisation se déroule mal, elle peut entraîner une cicatrice chéloïde. Ce type de cicatrice est dû à un excès de collagène dans le derme. On les reconnaît à leur aspect boursouflé, épais et dur au toucher. Les cicatrices chéloïdes peuvent provoquer des démangeaisons et des irritations et devenir gênantes quand elles se situent près des articulations.
Les cicatrices hypertrophiques se distinguent par des bords parallèles et sont dues à l’activité de corps étrangers durant la cicatrisation. Ce type de cicatrice est rouge, boursouflé et peut parfois démanger.
Les bons gestes pour favoriser la cicatrisation
Pour bien cicatriser, certains gestes sont indispensables et doivent être réalisés durant tout le processus de cicatrisation pour être efficaces et aboutir à une cicatrice satisfaisante.
Nettoyage, désinfection et protection
Ces trois éléments sont indispensables pour éliminer les corps étrangers et les bactéries qui auraient pu pénétrer dans la plaie. Ils limitent ainsi les risques d’infection et favorisent la cicatrisation. Dans un premier temps, il faut commencer par stopper le saignement éventuel avant de nettoyer la plaie à l’eau tiède et au savon sans oublier de bien la sécher ensuite en tapotant délicatement. Cette première étape permet de retirer délicatement le sang et la lymphe qui apparaissent à la surface de la plaie et prépare à la désinfection.
Pour désinfecter une plaie, il faut utiliser un antiseptique. Cela permet d’éliminer les bactéries et d’empêcher leur développement dans la plaie, limitant ainsi le risque d’infection qui pourrait ralentir la cicatrisation. Il faut veiller à choisir un antiseptique adapté au type de plaie car tous n’agissent pas de la même manière.
Enfin, pour bien cicatriser, la plaie doit être protégée des éléments extérieurs tels que les poussières, l’eau ou encore les frottements. Différents types de pansements existent pour assurer la protection de la plaie durant les trois phases du processus de cicatrisation. Pour bien choisir votre pansement, reportez-vous à notre fiche conseil.
La cicatrisation en milieu humide
Contrairement à une idée reçue très répandue, il faut éviter de faire sécher les plaies jusqu’à l’apparition d’une croûte. En effet, cela ne permet pas une bonne cicatrisation et ralentit le processus. L’apparition d’une croûte n’est pas synonyme de réparation cutanée car elle empêche la formation de nouveau tissu.
Pour bien cicatriser, il est primordial de maintenir la plaie dans un milieu humide tout en limitant la macération. L’humidité est indispensable aux fibroblastes qui interviennent au cours de la cicatrisation. Elle contribue au renouvellement cellulaire, favorise le développement de nouveau tissu et la synthèse de collagène. La cicatrisation en milieu humide est plus rapide et limite les marques et cicatrices résiduelles en maintenant la souplesse de la peau.
Aujourd’hui, les pansements permettent de maintenir la plaie en milieu humide et d’accélérer le processus de cicatrisation.
Choisir des soins adaptés
Afin d’optimiser la cicatrisation, il est nécessaire de choisir des soins adaptés aux différentes stades de l’évolution de la plaie. Ces soins peuvent se présenter sous forme de gel, de baume, de crème ou de pommade cicatrisantes. Il convient tout d’abord de privilégier des soins aux propriétés antibactériennes à base de cuivre et de zinc pour limiter au maximum l’infection de la plaie. Lorsque la cicatrisation est plus avancée, vous pouvez vous tourner vers des soins réparateurs, apaisants et nourrissants qui vont prendre soin du nouveau tissu. Des soins anti-démangeaisons permettent aussi de soulager les envies de grattage qui représentent un frein à une bonne cicatrisation.
Quels produits pour bien cicatriser ?
De nombreux produits permettent d’accélérer et d’optimiser la cicatrisation des plaies et de limiter les cicatrices. Qu’il s’agisse de pansements, de crèmes cicatrisantes ou de remèdes naturels, il faut veiller à ce que le produit convienne au stade de cicatrisation.
Les pansements cicatrisants
Il existe de nombreux types de pansements pouvant être utilisés au cours de la cicatrisation. Ils permettent à la fois de protéger la plaie et d’y maintenir un milieu humide favorable à la cicatrisation.
Les pansements hydrocolloïdes se présentent en plaque, en poudre ou en pâte et forment un gel au contact de l’exsudat libéré au niveau de la plaie lors de la phase de détersion. Ils installent un pH favorable à la cicatrisation et protègent la plaie des contaminants extérieurs. Ce type de pansement peut être utilisé en cas d’ampoule, d’escarre, d’ulcère ou de brûlure.
Les pansements hydrogels contiennent plus de 70 % d’eau et possèdent un fort pouvoir absorbant et hydratant. Ils améliorent la détersion de la plaie et évitent la macération. Les pansements hydrogels conviennent pour les escarres, les ulcères, les plaies nécrotiques et les plaies en phase de bourgeonnement.
Les pansements alginates sont composés d’extraits d’algues brunes et d’alginate de sodium ou de calcium. Très absorbants, ils forment un gel sur la plaie et accélèrent la cicatrisation. Ces pansements limitent aussi la contamination bactérienne. Ils sont recommandés pour les brûlures, les plaies post-opératoires et les plaies chroniques (ulcère, escarre) en phase de détersion et de bourgeonnement.
Enfin, les pansements hydrocellulaires se présentent sous forme de mousse absorbante et imperméable aux bactéries. Ils sont confortables et évitent la macération de la plaie. Ces pansements peuvent être appliqués sur des plaies superficielles ou profondes lors des deux premières phases du processus de cicatrisation.