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L’été approche, et avec lui la tentation de s’exposer aux rayons du soleil. On espère sublimer sa peau et acquérir un hâle doré. Bien sûr, on pense aux protections solaires, on anticipe et on se renseigne. Mais s’il est indispensable de se protéger, il est aussi possible d’optimiser son bronzage et de préparer sa peau au soleil. Quelle préparation avant de s’exposer à la plage ? Quels aliments consommer pour un bronzage parfait ? Quand faut-il commencer ? MaPara Tunisie répond à ces questions.
Que se passe-t-il lorsque l’on bronze ?
Nombreux sont celles et ceux qui souhaitent arborer un bronzage parfait pendant l’été. Mais si le mot « bronzage » est associé à une belle peau, il évoque aussi le développement de cancers, le vieillissement cutané… Pour préparer sa peau au soleil et éviter les problèmes, il faut comprendre les mécanismes à l’œuvre.
Principe
Notre peau comprend des cellules particulières nommées les mélanocytes. Ces cellules produisent des pigments que l’on appelle couramment « mélanine ». Nous avons tous approximativement le même nombre de mélanocytes, quelle que soit notre couleur de peau. Les variations de couleur sont dues à la quantité de mélanine produite et à sa concentration, pas au nombre de mélanocytes. Lorsque la peau est exposée au soleil, elle se défend en émettant de la mélanine pour que celle-ci absorbe les rayonnements ultraviolets (UV). C’est là l’origine du bronzage : une réaction de défense de l’organisme.
Dangers du soleil
La mélanine tente de protéger la peau des UV, invisibles à l’œil nu et émis par le soleil. Ces UV sont de trois sortes : les UVA, les UVB et les UVC. Les UVC, très nocifs, sont heureusement stoppés par la couche d’ozone. Restent les UVA et UVB. Les UVB déclenchent la mélanogénèse, nous permettant de bronzer. Ils sont à l’origine de désordres au niveau du matériel génétique de la peau. Ils provoquent les coups de soleil (érythèmes solaires). Ils s’arrêtent au niveau de l’épiderme. Les UVA pénètrent plus profondément la peau, suscitant la production de radicaux libres, des molécules instables à l’origine de dérèglements cellulaires et du vieillissement cutané. Ils perturbent également l’ADN. Tant les UVA que les UVB peuvent générer des cancers de la peau.
Bienfaits du soleil
Mais l’exposition au soleil n’a pas que des inconvénients. Elle apporte une chaleur bienvenue et surtout permet à l’organisme de synthétiser de la vitamine D. Cette vitamine est fondamentale pour la fixation du calcium sur les os et joue un rôle immunitaire important. La lumière du soleil favorise également la production d’un neurotransmetteur, la sérotonine, dont le déficit serait lié à la dépression. Cette exposition doit donc être soigneusement étudiée, pour bénéficier de ses avantages tout en évitant autant que possible les inconvénients. L’application d’une crème solaire adaptée et l’absence d’exposition au soleil entre 12 h et 16 heures sont incontournables. Mais ce ne sont pas les seules démarches à entreprendre pour optimiser son bronzage.
Faire le plein de vitamines, acides gras et oligo-éléments
« Booster » son organisme pour préparer sa peau au soleil et renforcer ses capacités de protection, voire obtenir un hâle avant bronzage, est possible grâce à la prise d’oligo-éléments, d’acides gras et de vitamines adéquats. Mais cela implique de s’y prendre en avance, un mois avant la date d’exposition au soleil.
Quelles sont les vitamines les plus efficaces ?
Ces éléments peuvent être apportés par l’alimentation ou par des compléments alimentaires solaires. Les vitamines A, C et E ainsi que certains caroténoïdes sont réputés pour leurs effets anti-radicalaires (ils luttent contre les radicaux libres). La vitamine E est également conseillée pour prévenir le photovieillissement et les cancers de la peau. Les oligo-éléments zinc, cuivre et sélénium ont aussi une activité anti-radicalaire. Quant aux acides gras, ils contrecarrent la sécheresse cutanée induite par l’exposition au soleil et nourrissent la peau, lui permettant de garder son élasticité et sa souplesse.
Les caroténoïdes sont des pigments naturellement fabriqués par les plantes et les cyanobactéries. Ce sont eux qui donnent à certains légumes et fruits leur coloration jaune, orange ou rouge. On en dénombre plus de 600. Parmi eux, trois ont d’intéressantes propriétés anti-oxydantes : le béta-carotène, le lycopène et la lutéine. Le béta-carotène est un pigment contenu dans les légumes rouges et oranges (les légumes verts en contiennent aussi). Les fruits et légumes à consommer pour bénéficier de ses effets sont les carottes, les melons, les abricots, les citrouilles, les patates douces, les choux frisés, le potimarron, la mangue, le persil et les épinards. Inconvénient : une trop forte consommation peut conduire à la caroténodermie, une coloration orange de la peau, notamment au niveau des paumes des mains. Le lycopène est un caroténoïde que l’on retrouve dans la tomate, la pastèque ou encore le pamplemousse. C’est un puissant anti-oxydant, plus efficace que le béta-carotène, et qui est moins susceptible de générer une coloration orangée de la peau. La lutéine, trouvée dans le jaune d’œuf ou les légumes jaunes, et aussi réputée pour ses effets anti-oxydants.
Les foies d’animaux (morue, veau, génisse et volaille), certains fromages et les œufs sont riches en vitamine A. La vitamine C sera idéalement apportée par les fruits et légumes crus colorés (citron, orange, pamplemousse, tomate, poivron rouge, framboise, fraise…). Les huiles végétales, de germe de blé et d’oléagineux procurent la vitamine E. Les abats, les fruits de mer sont riches en cuivre et en sélénium. Les abats apportent aussi du zinc, de même que les huîtres. La bourrache, le soja et l’onagre servent à élaborer des huiles qui fourniront au corps les acides gras lui permettant de préserver la peau face aux agressions du soleil.
Préparer sa peau au soleil en suivant un régime alimentaire axé sur la maximisation de ces éléments peut être difficile. Heureusement, des gélules solaires offrent la possibilité de se supplémenter sans avoir à transformer son alimentation. On peut ainsi se tourner vers des compléments alimentaires contenant un ou plusieurs de ces éléments.
Précautions et aliments à éviter
Ces vitamines, oligo-éléments et acides gras préparent la peau au soleil et la renforcent, mais ils ne dispensent absolument pas d’appliquer une crème solaire lors du bronzage. Il faut préciser que la supplémentation en beta-carotène est déconseillée aux fumeurs : il augmente leur risque de développer un cancer. La consommation de suppléments enrichis en caroténoïdes est à éviter pour les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que pour les enfants.
Attention également aux surdosages ; les femmes enceintes en particulier doivent faire attention au surdosage en vitamine A, qui pourrait s’avérer toxique pour la mère comme pour le fœtus. Par ailleurs, le beta-carotène peut être modifié par l’organisme pour donner de la vitamine A, mais sans risque de surdosage, l’organisme ne fabriquant par ce procédé que la quantité de vitamine A dont il a besoin. Il vaut mieux privilégier sa consommation pour la préparation du bronzage.
Tableau récapitulatif :
Éléments conseillés | Effets principaux | Où les trouve-t-on ? |
Caroténoïdes | Anti-radicalaire, anti-oxydant, protège des coups de soleil (érythème solaire) | Carottes, abricots, citrouilles, mangue, persil, poivron rouge, potimarron, melon, épinards, choux frisés, tomates, pamplemousse, pastèque, maïs, jaune d’œuf. |
Vitamine A | Anti-radicalaire | Foie de morue, de génisse, de volaille et de veau, fromages, oeufs |
Vitamine C | Anti-radicalaire, anti-oxydant | Citron, orange, pamplemousse, tomate, poivron rouge, framboise, fraise |
Vitamine E | Anti-radicalaire, anti-oxydant, prévient cancers de la peau et photovieillissement | Noix, noisettes, amandes, huile de tournesol, huile de carthame, germe de blé |
Zinc | Anti-radicalaire, anti-inflammatoire | Abats, huîtres, pain de seigle |
Cuivre | Anti-radicalaire | Abats, fruits de mer, chocolat noir |
Sélénium | Anti-radicalaire | Abats, fruits de mer, noix du Brésil |
Acides gras | Nourrissent la peau | Huiles de bourrache, de soja, d’onagre |
Activer son bronzage
Pour préparer sa peau au soleil, il existe aussi des produits spécifiques qui renforcent la production de mélanine. Ce sont les activateurs de bronzage. Le béta-carotène et le lycopène ne sont pas réputés que pour leurs effets anti-radicalaires et protecteurs. L’absorption d’une forte quantité de ces caroténoïdes stimule la production de mélanine. D’autres gélules pour bronzer contiennent de la tyrosine, un acide aminé. Au niveau cutané, il est transformé en mélanine par la tyrosinase, une enzyme. La tyrosine est normalement apportée par l’alimentation : les aliments les plus riches en tyrosine sont les fromages à pâte dure et le lait, les oléagineux (noix et amandes) et l’avocat. Appliquée directement sur la peau, elle augmente donc la production de mélanine, activant le bronzage, conférant un hâle plus prononcé. Certains activateurs se prennent avant l’exposition, d’autres sont inclus dans la crème de protection appliquée lors du bronzage.
Gommer et hydrater sa peau
Ce n’est pas parce que la peau sera recouverte de crème solaire et bientôt – on l’espère – dorée qu’il faut arrêter les gestes d’hydratation et de gommage. Bien au contraire ! Le gommage va avoir pour effet d’éliminer les impuretés, d’améliorer le teint et de débarrasser la peau des cellules mortes. Ainsi, il homogénéise le bronzage et rend plus lumineuse la peau hâlée. Il se pratique idéalement le soir, pour laisser toute la nuit à la peau pour se régénérer. Comme il fragilise la peau et donc diminue ses défenses, il est à utiliser avec modération : une fois par semaine maximum. Une peau présentant des coups de soleil ne doit pas être exfoliée. Hydrater la peau est nécessaire non seulement après l’exposition, mais également avant, et ce d’autant plus si l’on a pratiqué un gommage. L’hydratation nourrit la peau et la renforce pour qu’elle puisse faire face aux rayons du soleil.
Pour aller plus loin : gommage et hydratation, les alliés d’une belle peau
S’exposer au soleil : les bons gestes
Choisir une crème solaire appropriée à son phototype est un bon geste, mais d’autres mesures sont à entreprendre pour garantir un bronzage sans complications et une protection optimale.
Porter les bons vêtements
Ils constitueront votre principale ligne de défense face aux UV une fois au soleil, mais tous n’offrent pas la même protection. Il convient donc de sélectionner les vêtements les plus adaptés pour vous accompagner pendant la période ensoleillée. Aux côtés des habits « classiques », des vêtements spécialement conçus pour protéger des UV ont fait leur apparition.
Les vêtements traditionnels face aux UV
La composition, le tissage et la couleur sont parmi les principaux critères définissant les capacités anti-UV d’un vêtement. Le tissage serré pare mieux les UV que le tissage lâche ; les couleurs foncées ont un pouvoir filtrant supérieur au blanc ; les tissus lourds sont plus efficaces que les tissus légers ; le coton protège mieux que le polyester. Une fois mouillé, le vêtement perd ses qualités anti-UV. Les pantalons longs et les chemises ou polos à manches longues sont à favoriser. La casquette n’offre qu’une couverture imparfaite, mieux vaut privilégier un chapeau à large bords.
Les enfants n’ayant pas les mêmes capacités de protection que les adultes, leurs organismes sont plus fragiles. Aussi doivent-ils porter des vêtements, des lunettes et un chapeau en plus de la crème solaire lorsqu’ils sont exposés au soleil, et même abrités sous un parasol.
Les vêtements anti-UV
Des absorbeurs d’UV ou des céramiques ont été fixés dans l’étoffe de ces vêtements, leur conférant des capacités protectrices contre les UV. Certains de ces vêtements conservent leurs qualités anti-UV même mouillés, ce qui les rend idéaux pour les activités de voile ou la plage. Autre avantage : seules les parties du corps non couvertes par le vêtement anti-UV nécessitent une protection par application de crème solaire, ce qui limite la consommation d’écran solaire et facilite l’application. Ils sont à privilégier pour la protection des enfants et en cas d’exposition au soleil dans les régions très ensoleillées.
Les précautions
Si vous prenez un ou plusieurs médicaments, avant de vous exposer au soleil, demandez conseil à votre pharmacien ou votre médecin. En effet, les médicaments sont parfois « photosensibilisants » : ils peuvent provoquer des réactions phototoxiques ou photoallergiques. Dans le cas de la phototoxicité, le médicament suscite une brûlure, comparable à un très fort coup de soleil, sur les parties du corps exposées aux rayons solaires. La photoallergie est différente : c’est la combinaison du médicament et du soleil qui induit une réaction allergique. Ces brûlures et réactions peuvent survenir à partir de médicaments appliqués localement ou pris par voie générale.
Enfin, certains composés chimiques et molécules qui entrent dans la composition de médicaments, mais que l’on peut aussi trouver dans plusieurs aliments, sont à éviter pendant l’exposition. Ainsi, la quinine, le psoralène, le métasulfite de sodium ou le cyclamate rendent la peau sensible au soleil.
La quinine se trouve dans certaines boissons toniques. Le métasulfite de sodium est un additif alimentaire. Le cyclamate est un édulcorant. Le psoralène est contenu dans le céleri, le fenouil, le persil, le cerfeuil et la clémentine.
Cure préparatrice, activateurs de bronzage, crème solaire soigneusement sélectionnée, vêtements adaptés… La seule faille qui subsiste est esthétique et psychologique : arborer une peau blanche au premier jour d’exposition. La tentation est forte d’utiliser cabines UV et autobronzant pour arborer une peau hâlée dès le premier jour d’exposition. Mais attention, le bronzage acquis dans les cabines UV ou à l’aide d’autobronzant n’est en aucun cas protecteur. Le Centre International de Recherche sur le Cancer a classé « cancérigènes » les UV émis par les cabines. Il est préférable d’utiliser des autobronzants. Enfin, il faut rappeler qu’une préparation, aussi élaborée soit-elle, n’exempte pas de l’application d’une crème solaire adaptée à son phototype.