La gastro-entérite virale est une inflammation intestinale provoquée par un virus. Elle est responsable d’une diarrhée aiguë parfois accompagnée de vomissements. C’est une maladie très contagieuse. Lors des épidémies de gastro, qui surviennent généralement l’hiver, chacun espère ne pas être touché. Il existe des astuces et des produits permettant de se préparer face à l’épidémie, en réduisant les risques d’être contaminé ou de transmettre la maladie à ses proches si l’on a été atteint. Les mesures à prendre sont simples à mettre en œuvre et efficaces. MaPara Tunisie revient sur ce qu’est la gastro-entérite, ses causes et les mesures de prévention à adopter pour passer l’hiver en toute sérénité.
Qu’est-ce que la gastro-entérite ?
C’est une inflammation des intestins provoquée soit par des bactéries, soit par des virus. Dans le second cas, le plus courant, ce sont deux virus entériques, les rotavirus et les norovirus qui sont le plus souvent responsables. Ils se développent dans les intestins de la personne contaminée. La période d’incubation de la gastro-entérite est courte, de l’ordre de quelques heures à quelques jours. Elle touche des millions de personnes dans le monde chaque année. C’est un motif fréquent de consultation et un coût important pour la santé publique.
Les symptômes de la gastro-entérite
La diarrhée est le symptôme que l’on associe communément à la gastro-entérite. Mais ce n’est pas le seul. Les signes cliniques vont varier en fonction du type de virus responsable.
- Norovirus frappe à tous les âges et déclenche des nausées, une diarrhée, de la fièvre et des douleurs musculaires. Ces symptômes apparaissent entre 12 et 48 h après l’infection, et durent pendant un à trois jours.
- Rotavirus touche surtout les bébés et les jeunes enfants. Il est responsable d’une diarrhée liquide, de vomissements et d’une perte d’appétit. On observe un délai de deux jours entre le moment de l’infection et le début des symptômes. La diarrhée peut durer jusqu’à huit jours.
La gastro-entérite peut être confondue avec d’autres troubles : maladie inflammatoire chronique de l’intestin, prise de certains médicaments comme les antibiotiques ou les anti-acides intégrant du magnésium, intolérance alimentaire…
La gastro-entérite est-elle dangereuse ?
La déshydratation est le danger majeur de la gastro-entérite. Il convient donc de se réhydrater pour compenser les pertes en fluides. Il faut donc boire au minimum 2 litres d’eau quotidiennement. Pour éviter de vomir, on boira de petites quantités d’eau à chaque fois.
Comment soigner la gastro-entérite virale ?
On rappelle que contre les virus, les antibiotiques sont inutiles. Pour éviter leur usage et préserver intactes leurs capacités, mieux vaut s’abstenir de les prendre. La gastro-entérite virale se résout spontanément après quelques jours dans la majorité des cas. C’est simplement un épisode désagréable à subir. Plusieurs médicaments et une alimentation adaptée permettent de minimiser ses désagréments.
Comment se transmet la gastro-entérite virale ?
Le virus responsable de la gastro-entérite se développe dans les intestins. Il se retrouve à l’air libre lorsque la personne porteuse vomit ou va à la selle. Les fèces et les vomissures contiennent de grandes quantités de virus. A titre d’exemple, un millilitre de vomi ou de fèces contient 10 millions de particules de norovirus. Il ne suffit que d’une dizaine à une centaine de ces particules pour contaminer une nouvelle personne.
Le principal mode de contamination est donc féco-oral mais les voies de transmission sont variées. Le cas typique est celui du restaurant dont l’un des employés a une mauvaise hygiène après être allé aux toilettes et touche ensuite la nourriture. Il y laisse des particules virales qui vont être ingérées et déclencher une gastro-entérite chez une ou plusieurs nouvelles personnes.
Autre voie de transmission de ce mode de contamination : le fait de serrer la main à une personne porteuse ayant été aux toilettes sans se laver correctement les mains après. En effet, nos mains, si elles ne sont pas nettoyées, peuvent alors être le siège de ces particules virales qui gagneront ensuite la bouche, par exemple lorsque nous portons nos mains au niveau du visage, ce qui, selon les études, survient en moyenne plusieurs centaines de fois par jour.
Les fèces humaines et leurs virus peuvent aussi se retrouver dans les eaux usées qui iront ensuite dans un réseau d’irrigation destiné à l’agriculture ou seront rejetées en mer, à proximité d’un élevage de coquillages, comme par exemple les huîtres. Ces dernières filtrant l’eau pour en extraire les nutriments, elles peuvent « héberger » le virus. Lorsque les aliments ainsi contaminés sont mangés, ils peuvent être à l’origine d’une épidémie de gastro. C’est ce qui explique le fait que les coquillages crus sont souvent mis en cause, et que leur consommation est déconseillée pour les personnes âgées, les enfants et les personnes immunodéprimées. Ce type de contamination survient surtout avec des coquillages ou des aliments provenant de pays ne disposant pas d’une infrastructure destinée à l’épuration des eaux et où les bassins d’élevage ne disposent pas d’une eau propre.
La contamination se fait aussi par voie dite « aérosol ». Lorsqu’une personne souffrant de gastro-entérite défèque ou vomit, ses selles et vomissures émettent des gouttelettes de particules virales qui restent en suspension dans l’air environnant pendant un certain laps de temps et sont donc ingérables par une autre personne.
Forte excrétion et faible nombre de particules virales requis pour déclencher une infection : c’est cette combinaison qui explique la propagation des virus responsables de la gastro-entérite. Ajoutons à cela que certaines personnes sont asymptomatiques, c’est-à-dire porteuses du virus, l’excrétant dans leurs selles, mais n’ont aucun signe de la maladie et ne savent donc pas qu’elles sont malades, et l’on comprend qu’une épidémie de gastro puisse être difficile à enrayer. Enfin, certains de ces virus entériques sont très résistants. Ils sont capables de survivre plusieurs heures, voire plusieurs jours sur une surface inerte, comme par exemple une table. Ils sont aussi difficiles à éliminer.
La prévention de la gastro-entérite virale
Le geste fondamental pour prévenir la gastro est le lavage des mains. En éliminant les virus présents sur les mains, on interrompt la plupart des voies de transmissions de la maladie. Ce geste est à compléter avec une désinfection appropriée de l’environnement. Des mesures particulières sont à prendre face aux vomissures et aux fèces d’une personne malade.
Le lavage de mains
Nos mains hébergent naturellement des colonies de micro-organismes. Ils constituent deux flores : la permanente et la transitoire. La flore permanente est composée de micro-organismes peu virulents, alors que la flore transitoire, située plus superficiellement au niveau de la peau des mains, « accueille » les micro-organismes provenant de l’environnement que les mains ont pu toucher. Pour se prémunir contre les virus de la gastro-entérite, l’objectif est d’éliminer cette flore transitoire. C’est ce que permet le lavage de mains. Lorsqu’il est bien réalisé, il dure plusieurs dizaines de secondes. Il se fait à l’aide d’eau tiède et de savon, au-dessus du lavabo (pas dans l’évier de la cuisine). Il ne faut pas oublier de nettoyer le pli entre les doigts, leur extrémité ainsi que le dos des mains. Le fait de frotter vigoureusement la peau permet, par effet mécanique, d’éliminer plus efficacement qu’un simple geste doux. Il faut aussi penser à retirer les bagues et faux ongles ornant les doigts avant de le pratiquer. Ensuite, les mains doivent idéalement être séchées à l’aide de feuilles d’essuie-tout, qui serviront aussi à couper le robinet avant d’être jetées.
Le lavage des mains doit être réalisé plusieurs fois dans la journée : après chaque passage aux toilettes et avant de manger, évidemment, mais aussi après être arrivé au travail ou au contraire en être rentré, avant de s’occuper de son hygiène dentaire et après avoir touché un objet potentiellement contaminé par un virus entérique. Les fumeurs amenant leurs mains à proximité de la bouche devraient se laver systématiquement les mains avant leur cigarette. Idéalement, il faudrait aussi se laver les mains après avoir manipulé une poignée de porte.
Le lavage de mains après être allé aux WC devrait être systématique ; le papier toilette est une protection insuffisante entre les selles et la peau des mains.
Le savon agit non pas en tuant les micro-organismes pathogènes – il faudrait pour cela qu’il intègre un antiseptique – mais en les détachant et en permettant leur évacuation par l’action du frottement et de l’eau. Différents savons sont disponibles : parfumés, traditionnels, hypoallergéniques, surgras, liquides…
Le gel hydro-alcoolique
Ces gels ont une action désinfectante et non nettoyante, contrairement au savon. Ils réduisent les colonies de micro-organismes de la flore transitoire en les tuant. Contre norovirus, un pathogène particulièrement résistant, il faut privilégier les gels à l’éthanol, plus efficaces. Leur principal avantage est leur simplicité d’utilisation et leur disponibilité : ils intègrent facilement une poche ou un sac à main, et ils ne nécessitent ni eau ni essuie-tout pour être utilisés. En revanche, ils sont moins efficaces sur des mains souillées, présentant des salissures. Ils doivent être alternés avec le lavage de mains classique.
Il faut verser quelques millilitres de lotion dans le creux de la paume, puis l’étendre sur l’ensemble des mains sèches et frotter jusqu’au séchage de la lotion en faisant attention, comme avec le lavage de mains, aux espaces entre les doigts. Ces produits ont pu avoir la réputation d’abîmer la peau des mains, mais les laboratoires ont réagi et proposent aujourd’hui des gels protégeant et préservant la peau, grâce à l’ajout d’aloe vera ou de glycérine. Ces gels hydro-alcooliques sont disponibles en flacons de poche ou en flacons au format « familial », à bouton poussoir, que l’on peut emmener au bureau, par exemple.
Le vaccin contre le rotavirus
Si la gastro-entérite est généralement bénigne chez l’adulte, elle peut avoir des conséquences dramatiques lorsqu’elle touche un nourrisson, en raison de la déshydratation dont elle est responsable. Les tout-petits touchés nécessitent parfois une hospitalisation. Heureusement, sa mortalité est faible et elle est généralement sans séquelle. Chez l’enfant âgé de moins de 5 ans, c’est le rotavirus qui est majoritairement responsable de la gastro-entérite virale. Deux vaccins contre le rotavirus ont été mis au point. Ils sont très efficaces et permettent de réduire le nombre d’enfants contaminés par la gastro-entérite chaque année. Ces vaccins se prennent par voie orale à l’âge de 6 semaines. Ils nécessitent entre 2 et 3 doses. Ils assurent une protection durant deux ans, suffisante pour protéger les enfants pendant la période critique. En effet, le nourrisson est le plus fragile face à la gastro-entérite lorsqu’il a entre 6 et 12 mois. S’il a été vacciné avant cette période, il est protégé. Par la suite, les gastro-entérites ont rarement des effets sévères.
Norovirus présente, lui, des caractéristiques qui rendent difficiles l’élaboration d’un vaccin permettant de se prémunir face à ses effets. Quant à l’immunité que procurerait le fait d’avoir déjà été infecté par le passé par ce virus, elle est limitée par l’existence de multiples souches différentes. Elle ne dure qu’un temps et elle n’est efficace que contre une souche précise.
La désinfection de l’environnement
En cas d’épidémie de gastro, il faut régulièrement laver les surfaces susceptibles « d’accueillir » des particules virales. Un soin particulier doit être porté à la cuisine et aux WC.
Le meilleur désinfectant reste l’eau de javel, ou hypochlorite de sodium. Attention, ce produit est un très bon désinfectant, mais il n’a pas d’effet détergent. En d’autres termes, il convient de d’abord nettoyer la surface à l’aide d’un produit contenant des tensio-actifs (savon…) pour éliminer les résidus, et ensuite de la désinfecter à l’aide de la javel. Pour faciliter les opérations de nettoyage, on peut se tourner vers les lingettes.
Enfin, face à des vomissures ou des fèces contaminées, pour assainir l’environnement tout en se protégeant des virus, il faut suivre des mesures particulières :
- nettoyer le plus rapidement possible pour limiter la propagation,
- enfiler des gants et mettre un masque de type FFP2, à même de protéger contre les « aérosols », les gouttelettes contenant des particules virales,
- retirer les matières contaminées et les mettre dans un sac à ordure hermétiquement fermé,
- mettre de l’eau de javel et la laisser agir pendant 5 mn,
- finir en passant de l’eau savonneuse,
- laver le linge souillé à 60°C minimum.
Les bons gestes face à la gastro-entérite virale
Quelques gestes permettent de limiter le risque d’être infecté et réduisent également la possibilité de contaminer d’autres personnes. Il faut garder à l’esprit que l’on reste contagieux jusqu’à 48 heures après la fin des symptômes. Les objets (téléphone, télécommande…) sont des éléments potentiellement porteurs de particules virales ; il convient donc de limiter leur partage. Les brosses à dents de la famille seront séparées pour éviter toute transmission au sein de la famille si un de ses membres souffre de gastro-entérite. Les personnels de la restauration présentant des symptômes doivent le signaler à leur hiérarchie. Les enfants atteints de gastro-entérite doivent éviter les lieux fréquentés par d’autres enfants (école, crèche, nounou…) pour ne pas les contaminer.
Renforcer son immunité face à l’épidémie
Autre angle d’approche face à l’épidémie de gastro : agir sur la capacité de notre corps à enrayer l’infection. Cela passe par une alimentation équilibrée, la pratique d’une activité physique, la prise de probiotiques, de vitamines et de minéraux…
Généralement bénigne pour les adultes, la gastro-entérite peut avoir des conséquences graves pour l’enfant. La meilleure stratégie face à la gastro reste la prévention. Elle passe par le lavage soigneux des mains, l’utilisation de gel hydro-alcoolique et le nettoyage suivi de la désinfection des surfaces potentiellement contaminées.